Gwénolé Ollivier

Crédit Photo: Vidéo Riboul

Source: Ouest France Entreprises

La brasserie D’Istribilh à Plouider dans le Finistère avait besoin d’argent. Son patron et créateur, Gwénolé Ollivier, a lancé une campagne de financement participatif, qui explose, grâce à une vidéo en breton.

L’initiative

Deux minutes dix de bonheur, une vidéo en breton sous-titrée français, voici l’idée géniale de Gwénolé Ollivier pour présenter « son délire, son parcours ».

La vidéo recrée une ambiance proche de celle de la prohibition américaine. Très rythmée, créative, elle détaille le passage du vin à la bière car le jeune homme de 29 ans a commencé comme maître de chais. « J’ai travaillé au Portugal, en Nouvelle-Zélande, j’avais envie de revenir ici, chez moi en Bretagne »

Chez lui, précisément à Plouider où il monte en 2013 D’Istribilh, sa brasserie. Au coeur de son hangar de 600 m2, il revient sur cette idée de financement participatif. « On a réfléchi en famille, les banques nous refusaient un nouveau prêt et il nous fallait du matériel, une nouvelle cuve, de nouveaux fûts et des tireuses. »

Il a besoin de 9 000 € et lance le projet sur la plate-forme Ulule, il y a un peu plus d’un mois. Grâce à ses frères et ses amis, informaticiens, graphistes, spécialistes de la communication, la vidéo a été réalisée dans des conditions professionnelles. « On a tourné pendant trois jours, on a monté un vrai studio ici »

« Un peu dépassé »

Gwénolé n’a pas choisi par hasard le breton ! Cet ancien élève de Diwan est aussi membre du collectif Aïta, pour la défense de sa langue. « En famille, entre amis, on parle breton. La vidéo est sous-titrée évidemment pour les non-bretonnants mais ça peut leur donner envie, les intéresser. » Son idée : sortir des clichés attachés au breton. « On montre quelque chose de jeune, de neuf, sans coiffes, sans gwenn ha du »

Très vite, il est dépassé par l’engouement suscité par cette vidéo. Aujourd’hui, grâce aux contributeurs, D’Istribilh recueille 19 448€, soit 204% de la somme demandée. Et il reste encore une vingtaine de jours ! « Je reçois des financements de cavistes de Paris, de brasseurs belges… » Gwénolé ne réalise pas vraiment. « Je me sens très heureux mais un peu dépassé, il va falloir fournir… »

Dans sa nouvelle cuve, la quatrième, le jeune homme va brasser une toute nouvelle bière : la Mehodall, qui viendra grossir les rangs des bières existantes, une blonde, la Ribin, une ambrée, la Riboul et une blanche, la Fresk !

Pour remercier les contributeurs, D’Istribilh offre des verres portant le logo de la brasserie et a d’ores et déjà prévu une soirée de soutien sous le hangar en septembre, aujourd’hui à guichets fermés. La dalle de béton est prête pour accueillir les danseurs chanceux !

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