Événement de référence de l’économie et du business en régions, PARCOURS FRANCE accueillait les 4 et 5 octobre 2018, pour sa onzième édition, plus de 90 territoires venus présenter leurs atouts et opportunités à quelque 1 100 visiteurs : entreprises, entrepreneurs et investisseurs en quête de nouveaux horizons en régions. PARCOURS FRANCE proposait cette année un riche programme d’échanges et d’interventions, avec deux grands débats, une soirée « Top investisseurs en régions en 2018 » et 15 ateliers-filières (tourisme, industrie du futur, biotech, industries créatives…).

Focus sur le petit déjeuner-débat « La nouvelle attractivité de la France dans ses territoires », en présence d’invités représentant des agences régionales de développement économique et d’autres acteurs territoriaux incontournables en France (agglomérations et départements notamment), mais aussi des chambres de commerce, ambassades étrangères à Paris et entreprises. Ce temps fort international de PARCOURS FRANCE a détaillé les grandes tendances des investissements étrangers en région à travers les analyses d’experts et les témoignages de dirigeants d’entreprises. Proposé par Bordeaux Métropole.

Intervenants

  • Virginie Calmels, première adjointe du maire de Bordeaux et vice-présidente de Bordeaux Métropole
  • Marc Lhermitte, associé chez EY
  • Caroline Leboucher, directrice générale déléguée au sein de Business France, en charge des investissements internationaux
  • Thierry Merlot, président du groupe Hexcel pour les zones Europe, Asie, Pacifique, Moyen-Orient et Afrique
  • François Barthélémy, co-fondateur de Setl.io
  • Stéphanie Condis, journaliste pour l’hebdomadaire économique Challenges, en charge du dossier « Investir en région » (modération)

Bonne nouvelle ! La France plaît de plus en plus aux investisseurs étrangers… En témoignent les résultats du dernier baromètre annuel sur l’attractivité des pays européens réalisé par le cabinet d’audit et de conseil EY et coordonné par Marc Lhermitte : « Pour la première fois depuis dix ans, la France talonne le duo de tête composé de l’Allemagne et du Royaume-Uni. » Une embellie confirmée par Caroline Leboucher, directrice générale déléguée de Business France, chargée des investissements internationaux : « A travers sa mission d’internationalisation de l’économie française, Business France promeut l’image de l’Hexagone dans le monde. A ce titre, nous avons constaté que 80% des investisseurs étrangers ont une opinion positive de notre pays, soit une progression de 12% depuis 2017. » Mais vue du CES de Las Vegas ou de Shanghai, par exemple, La France, c’est surtout Paris… voire Lyon qui est la métropole la plus ouverte au monde après la capitale. « L’Ile-de-France et Auvergne-Rhône Alpes représentent 45% des projets d’investissements internationaux, 35% en termes d’emploi, note Caroline Leboucher. Nous devons donc faire en sorte qu’il y ait une meilleure répartition et une plus grande cohésion dans tout le pays. »

Certes, « les dix métropoles qui constituent la « première division » française profitent d’une plus grande notoriété, » observe Marc Lhermitte. Il souligne cependant que « plus de la moitié des implantations internationales se situent hors des grandes agglomérations. En 2017, 65% des extensions et nouvelles installations industrielles d’entreprises dont le siège est à l’étranger ont été hébergées par des villes françaises dites moyennes… Lesquelles ont donc une carte à jouer dans la concurrence entre les divers territoires, avec leurs atouts propres. » Caroline Leboucher renchérit : « Le supplément d’âme, la qualité de l’accueil peuvent, in fine, faire la différence dans la décision du lieu d’implantation. Car au-delà de l’étude rationnelle des avantages comparatifs, le facteur humain compte également. » Pour ne pas décevoir leur ressenti favorable, Caroline Leboucher ajoute qu’il faut « faciliter la vie des investisseurs étrangers en les accompagnant dans les procédures administratives parfois complexes. C’est pourquoi nous avons mis en place des guichets uniques de l’export au niveau local : « Team France Invest » consiste à associer Business France, les partenariats régionaux et les services déconcentrés de l’Etat, avec les préfets à nos côtés pour accélérer les projets, obtenir rapidement les autorisations, des titres de séjour afin d’attirer les talents internationaux, etc. »

Aujourd’hui, dans la compétition nationale et internationale entre les villes, les régions et autres territoires, le potentiel d’attractivité se déploie à 360 degrés, s’accordent les intervenants de la table-ronde : il faut un bassin d’emploi et une économie vivaces, des moyens d’accéder aux grands centres de décisions nationaux et internationaux, une large offre de loisirs, des propositions d’emploi pour le conjoint, un coût de l’immobilier raisonnable, une fiscalité favorable aux entreprises, etc. Bordeaux en est un excellent exemple, détaillé par Virginie Calmels, première adjointe du maire Alain Juppé et vice-présidente de la métropole. Elle commence son intervention en rappelant la beauté de l’architecture du XVIIIe siècle qui a été restaurée et dont une partie est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Grâce à ce classement, à cette politique de conservation et à la notoriété internationale liée au vin, le tourisme est devenu l’un des plus grands pourvoyeurs d’emplois, la ville de 250 000 habitants (750 000 pour la métropole) ayant accueilli, en 2017, sept millions de visiteurs. L’inauguration, à l’été 2017, de la ligne ferroviaire à grande vitesse permettant de rallier Paris en deux heures seulement ainsi que les connexions internationales qu’offre l’aéroport de Mérignac sont aussi des arguments majeurs pour décider de s’installer à Bordeaux. « La croissance démographique annuelle dépasse les 10 000 nouveaux arrivants, il faut donc que les infrastructures suivent, assure l’élue. C’est la puissance publique qui doit contribuer à faciliter la mobilité et la connectivité, avec le déploiement de la fibre et du haut débit partout dans la métropole, le développement des lignes de tram, l’élargissement de la rocade pour lutter contre les embouteillages, etc. » Indispensable pour que Bordeaux reste une ville où il fait bon vivre et travailler…

Virginie Calmels a également exposé les avantages compétitifs de la métropole, qui affiche le slogan « Magnetic Bordeaux » : « D’abord le capital humain, bien formé grâce à un grand nombre d’écoles. Ensuite une vaste réserve foncière qui évolue avec les importantes transformations menées depuis vingt ans. Dernière en date, la construction de Bordeaux Euratlantique et ses 2,5 millions de mètres carrés dans le quartier de la gare. Par ailleurs, le coût de la vie reste abordable et bien inférieur au bassin parisien. Enfin, nous misons sur plusieurs secteurs pour maintenir la croissance et l’attractivité de Bordeaux, titulaire du label French Tech : e-santé, industrie viticole et vinicole, aérospatiale et défense. » Virginie Calmels se félicite d’une forte progression de la création nette d’emploi, passée de 1 000 par an, en 2014, à 11 000 en 2017. Un phénomène à la fois porté par des entreprises et des groupes déjà présents, notamment dans la filière aéronautique, avec Thalès ou Dassault Aviation. Mais aussi par des nouveaux venus, dont les plus connus s’appellent Ubisoft, Deezer, OVH, Betclic et Hermès.

François Barthélémy, co-fondateur de Setl.io, un des leaders mondiaux de la technologie blockchain appliquée à la finance, ne doute pas que Bordeaux fera partie de son top 5 s’il décide de s’installer en région, en plus de son implantation près de Cambridge et ses bureaux à Londres et Paris… La société fintech compte une centaine d’employés et connaît une forte croissance. Conséquence du Brexit, tous ses projets actuels se trouvent en dehors de l’Angleterre, et la plupart en France… Pour guider son choix de localisation, l’entrepreneur évoque deux priorités : « D’abord un bassin d’emploi local bien formé, s’appuyant sur un écosystème composé d’école et d’autres sociétés de haute technologie. Ensuite l’accessibilité facilitée par la proximité d’un aéroport international ainsi que des liaisons rapides et régulières avec Paris. Il faut aussi penser à l’emploi des conjoints et à l’éducation des enfants pour les personnes que l’on fait venir de Londres, de Tokyo ou du Luxembourg… Sans oublier l’opportunité de bénéficier d’un coût d’installation et de fonctionnement inférieur à Paris tout en améliorant la qualité de vie.«

Pour Thierry Merlot, président Europe, Asie, Pacifique, Moyen-Orient et Afrique du groupe américain Hexcel, leader mondial des matériaux composites hautes-performances, c’est une autre logique qui a prévalu lors du choix d’un nouveau site pour la fabrication de fibre de carbone. Inaugurée le 2 octobre, la plateforme des Roches-Roussillon, en Isère, est la 5e usine du groupe en France. « Elle a été sélectionnée car elle est à proximité de notre unité existante près de Lyon, précise Thierry Merlot. Et car le prix de l’énergie électrique en France est très compétitif. De plus, il est important de nous rapprocher de nos clients et de nos grands donneurs d’ordre, sachant que 90% de notre chiffre d’affaires est réalisé dans l’aéronautique. Or la France a le premier écosystème aéronautique en Europe et l’un des premiers mondiaux… Outre l’augmentation de la capacité de production, nous renforçons la partie développement et technologie avec notre futur centre de recherche aux Avenières, également en Isère. » Une annonce positive qui vient conforter l’attractivité de la France…

En savoir plus sur PARCOURS FRANCE 2018

A la une : Les Trophées #LetsgoFrance 2019

PARCOURS FRANCE est partenaire des Trophées #LetsgoFrance, un concours lancé par Pwc pour récompenser tous ceux qui innovent au service de la France, tout en apportant une réponse aux défis sociétaux et environnementaux planétaires. Entrepreneurs audacieux et innovants, participez aux Trophées #LetsgoFrance ! Pour découvrir les 6 catégories et déposer votre candidature, rendez-vous sur https://letsgofrance.fr/concours avant le 11 janvier 2019 (inclus).