Événement de référence de l’économie et du business en régions, PARCOURS FRANCE accueillait les 4 et 5 octobre 2018 au Palais Brongniart pour sa onzième édition, plus de 90 territoires venus présenter leurs atouts et opportunités à quelques 1 100 visiteurs : entreprises, entrepreneurs et investisseurs en quête de nouveaux horizons en régions. PARCOURS FRANCE proposait cette année un riche programme d’échanges et d’interventions, avec deux grands débats, une soirée « Top investisseurs en régions en 2018 » et 15 ateliers-filières (biotech, tourisme, industrie du futur, biotech, industries créatives…), proposant chacun une cartographie de la filière et des clés d’entrées business partout en France. Focus sur l’atelier «Capital Investissement», qui décrypte le rôle d’accompagnement des investisseurs en régions, au travers de cas concrets. En partenariat avec France Invest.

Intervenants

  • Xavier CHAPPELON, Président du Directoire du FRI Auvergne Rhône-Alpes Gestion (Groupe Siparex), vice-président de la Commission Action régionale de France Invest
  • Gélase HAVYARIMANA, Directeur Général de BATIROC PROTECT
  • David BUTET, Président du groupe CDVA, Président du Medef Côte d’Or et Administrateur de Medef Accélérateur d’Investissement.

Le point commun entre David Butet et Gélase Havyarimana ? « Ils ont tous deux créé en région, il y a environ dix ans, une entreprise qu’ils pilotée tout au long d’une très forte croissance. Et ils ont tous deux fait entrer des investisseurs pour accompagner cet essor. Ils sont donc particulièrement bien placés pour témoigner de ce que peut apporter un partenaire financier », avance Xavier Chappelon, l’un des responsables de France Invest. Cette association fédère l’ensemble des 300 structures en capital-investissement de l’Hexagone, qui accompagnaient 6300 entreprises à la fin 2016 - dont les deux-tiers hors de l’Île-de-France - avec des financements totalisant chaque année plus de 10 milliards d’euros. « Au delà du financement, les membres de France Invest apportent leurs expertises, leur expérience, un carnet d’adresses. L’entrepreneur doit faire le bon choix parmi une offre très diverse », explique Xavier Chappelon.

« Pour une jeune entreprise, il est capital de ne pas se surendetter, de trouver des financements alternatifs. C’est tout le propos de France Invest, qui réunit aussi bien des investisseurs privés que publics et des fonds mixtes public-privé » - Xavier Chappelon, Président du Directoire Fonds Régional d’Investissement (FRI) Auvergne Rhône-Alpes Gestion

Ce fut un choix de proximité pour Gélase Havyarimana, fondateur avec son épouse, en 2008, d’une petite entreprise très innovante, Batiroc Protect, qui invente de nouveaux garde-corps pour assurer la sécurité des ouvriers sur les chantiers. Implantée à Feyzin, en métropole lyonnaise, la société emploie aujourd’hui une trentaine de salariés, pour un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d’euros. En 2015, le couple de créateurs a rencontré une trentaine d’investisseurs, avec pour problématique principale le financement d’une innovation de rupture. « Nous avons finalement choisi FRI Auvergne-Rhône-Alpes, pour la proximité géographique, l’engagement territorial, la qualité d’écoute, enfin pour leur vision de la transformation de l’entreprise. Au départ, il y a toujours une réticence à ouvrir son capital, à rendre des comptes, que nous avons dépassée en privilégiant la relation humaine avec l’investisseur », relate Gélase Havyarimana.

« L’entrée du FRI au capital de Batiroc nous a donné l’expertise et la confiance nécessaires pour faire de la croissance externe. Nous avons repris une première entreprise en difficulté, puis une deuxième, avec une vingtaine d’emplois sauvés à la clé. Au delà de notre entreprise, l’investissement du FRI s’avère fructueux pour l’économie locale » - Gélase Havyarimana, Directeur général de Batiroc Protect

De son côté, David Butet a d’abord repris, en 2008, une agence événementielle dans sa région d’origine, en Bourgogne, avant de lui agréger des entreprises complémentaires - régie, design, fabrication de stands, affichage…- et de créer un groupe, CDVA, qui emploie aujourd’hui 70 salariés pour un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. « Dans la perspective de financer et de structurer notre développement rapide, j’ai rencontré une vingtaine d’investisseurs. J’ai retenu ceux qui s’impliquaient le plus dans la vie du territoire et qui pouvaient nous accompagner à 360 °, sur toutes les problématiques que peut rencontrer un entrepreneur en phase de décollage », raconte David Butet.

Plus de trois ans après leur première levée de fonds, quel bilan font nos deux entrepreneurs de leur partenariat avec le capital risque ? Pour Gélase Havyarimana, c’est avant tout le recul, la vision périphérique apportés par les investisseurs qui s’avèrent précieux, en délivrant le chef de PME de son syndrome du «nez dans le guidon ». « Ils nous font des observations de façon distanciée, tout en nous laissant maître de nos décisions stratégiques. Le dialogue avec les investisseurs m’ouvre les yeux et m’aide à prendre de la hauteur, à appréhender une situation dans sa globalité. Et je dois reconnaître qu’ils sont de bon conseil ! », souligne le chef d’entreprise.

« L’accélérateur d’investissement du MEDEF vise à faciliter, à dédramatiser la recherche de financement pour les entrepreneurs. Tout l’enjeu est d’accélérer le passage de la TPE à la PME, et de la PME à l’ETI » - David Butet, Président du groupe CDVA, administrateur de Medef Accélérateur d’Investissement.

David Butet, lui, apprécie le rôle structurant de ses partenaires financiers. « Ils nous aident à procéder dans le bon ordre, à poser des fondations solides et à construire l’organisation, étape par étape, dans le bon timing. Par exemple, à un stade précoce de développement, je n’aurais jamais pensé à recruter un directeur administratif et financier. Mais finalement cela nous a fait un bien fou de commencer par là », indique l’entrepreneur bourguignon. Pour lui, la perspective de sortie de l’investisseur est également un facteur structurant, dans la mesure où elle fixe des temps de passage, des objectifs intermédiaires à atteindre. « C’est un peu comme un mariage mais à durée déterminée - 5 à 6 ans - en pensant dès le début au moment du divorce ! Le but, c’est de créer de la valeur, tout en laissant à l’entreprise le temps de se développer », remarque David Butet.

Fort de son expérience de « chercheur de capitaux », ce dernier a participé à la création d’une structure originale, le MAI (Medef Accélérateur d’Investissement), qui organise pour les entrepreneurs des « capital datings », des séances qui leur présentent l’ensemble des solutions de financement possibles avant de les mettre en contact avec l’ensemble les partenaires porteurs de ces solutions - fonds d’investissement, banque, business angels… « C’est tout ce que j’aurais aimé avoir quand je me suis mis à chercher des partenaires financiers. Cet accélérateur va faire gagner un temps fou aux jeunes entreprises, aux TPE et PME », se félicite-t-il. Pour les entrepreneurs en région, la denrée rare n’est heureusement plus l’investisseur en capital, mais le temps pour le choisir et le convaincre.

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